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Une expo pour faire beau à la Renwick Gallery

J’ai enfin pu aller voir l’expo “Wonder” à la Renwick Gallery dont je rêvais depuis mon arrivée. La Renwick Gallery est une branche du Smithsonian American Art Museum qui a été fermée pour rénovation avant une réouverture en Novembre 2015. Autant vous dire tout de suite que pour cet évènement, ils ont vraiment mis le paquet! Cette exposition regroupe neuf pièces in situe de neuf artistes américains : Jennifer Angus, Chakaia Booker, Gabriel Dawe, Tara Donovan, Patrick Dougherty, Janet Echelman, John Grade, Maya Lin et Leo Villareal. Ils y présentent leurs interprétations du merveilleux avec un point commun : leur amour de l’objet quotidien.

Janet Echelman
Janet Echelman

Après un échec cuisant face à une file d’attente de 100m de long, j’avais décidé d’y retourner en semaine plutôt que le week-end. J’étais devant les portes avant l’ouverture pour être certaine de ne pas faire la queue et de rentrer tout schuss dans un musée vide. Et bien non! Il y avait déjà une trentaine de personnes patientant dans le froid avec moi avant l’ouverture des portes. Pourquoi tant d’engouement pour une exposition? Picasso au Grand Palais je peux concevoir qu’il y ait une file d’attende de trois semaines, mais là?

Gabriel Dawe
Gabriel Dawe

Tout d’abord, cette galerie est le premier lieu aux USA à avoir été construit pour être un musée dédié à l’art uniquement. Il a d’ailleurs été pensé comme étant le Louvre américain, rien que ça! Ensuite, cette exposition a été plus que présente sur Instagram, c’est d’ailleurs comme ça que je l’ai découverte et au cours de ma visite, j’ai compris pourquoi.

John Grade
John Grade

Comme il n’y avait presque personne quand je suis arrivée, j’ai décidé de faire le tour pour vite filmer les salles vides avant que ça ne soit la cohue. J’ai fait le tour des salles sans trop regarder ce qu’il s’y passait. Une fois que j’ai eu fini, je me suis dit que j’allais tout refaire pour profiter du musée sans passer par mon écran. Je me suis vite rendu compte du nombre impressionnant de gens qui, comme j’avais pu le faire, brandissaient leurs iPhones à tout va. Comme si le spectateur devenaient l’artiste via son smartphone, du moins c’est ce qu’on lui fait croire. En fait, cet art qui nous est montré est fait pour être vu à travers le viseur d’un téléphone, tout est fait pour faire de belles images. Du beau, du beau, toujours du BEAU. Mais le beau qu’est-ce que c’est? On ne va pas se lancer sur un sujet de bac de philo mais pour cette expo, c’est la première fois que j’ai trouvé ce questionnement si frappant.

Comme j’ai fait des études d’art, certains de mes proches me demandent parfois d’un air un peu déprimé devant une oeuvre d’art contemporain : “Et ça, tu trouves ça beau?”. D’habitude, je trouve ça assez simple de dire que ce n’est pas la question, beau ou pas ce n’est pas le problème. Que ça émeuve, que ça mette en colère, que ça fasse pleurer ou rire, c’est ça le but, que ça nous élève. Dans cette galerie, je ne sais pas ce que j’aurais pu répondre si on m’avait posé la même question. Je ne sais pas vraiment si la question se serait posée puisque tout est très esthétique ou très esthétisant. J’étais un peu comme un enfant dans un magasin de jouets : tout ce faux (ce plastique ou plutôt cette plastique), je l’ai trouvé beau. J’ai trouvé l’ensemble plutôt creux, toutes ces oeuvres me restent en mémoire comme des vitrines de Noël.

J’étais pourtant si contente de voir une oeuvre de Tara Donovan pour de vrai! Son nom ne vous dit peut-être pas grand chose mais personnellement j’aime beaucoup son travail. Il s’inscrit dans l’art génératif. Elle rend l’objet ordinaire extraordinaire. L’objet moche devient merveilleux par sa mise en espace et son accumulation. Elle créé des oeuvres gargantuesques et envahissantes presque vivantes. D’un amas de gobelets en plastique elle créé une vague blanche géante qui par un jeu de lumière semble se mouvoir.

Tara Donovan
Tara Donovan

Après avoir écrit tout ça, je me dis que cette jolie exposition, qui ne semblait ne servir à rien d’autre qu’à régaler mes yeux, a finalement fait bouillonner (d’énervement) ma matière grise. Je la trouvait gentille, apolitique et superficielle, alors que ce pays est si inspirant quand on cherche à se questionner. Et je trouvais ça révoltant que des artistes américains ne soient pas plus engagés surtout pour une exposition appelée “Wonder” se déroulant littéralement en face de la Maison Blanche! Mais finalement, n’est-elle pas au contraire ironiquement juste et engagée en prenant lieu dans le pays de la consommation où l’image est reine? En tout cas, elle m’a régalé les yeux, elle m’a fait rêver. Elle m’a énervée mais elle m’a aussi fait réfléchir. Alors finalement, ça n’était peut-être pas seulement une expo pour faire beau.

Malgré tout ce que je viens d’écrire, je dois quand même l’avouer, j’ai adoré cette exposition. Alors foncez la voir si vous êtes vers Washington DC! Vous avez jusqu’au 8 Mai 2016 pour le premier étage et jusqu’au 10 Juillet 2016 pour le rez-de-chaussée. Un conseil, si je peux me permettre, ne faites pas comme moi, faites l’exposition comme si les photos n’étaient pas encouragées mais plutôt interdites. Vous pourrez ainsi mieux profiter de cette merveilleuse exposition.

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