Ça y est on a passé le cap des 3 mois! Seulement trois mois me direz-vous, après tout partir trois mois tout le monde peut le faire, c’est vrai c’est pas très long. J’ai l’impression d’être arrivée hier et d’être ici depuis 10 ans. L’hiver et sa méga tempête de neige se sont envolés et le printemps est déjà bien installé. Les arbres sont en fleurs et il y en a tellement ici qu’ils en ont même fait un festival, mais ça je vous en parlerai très vite. Même si ça ne fait que trois mois, il y a déjà beaucoup à dire. Je vous laisse découvrir ce qui a changé ou non.
Ce qui a changé
La vie sociale, je crois que c’est l’aspect qui a changé le plus par rapport à notre vie en France. Dans un pays où chacun affiche ses croyances librement, les gens se rencontrent beaucoup à l’église. C’est un vrai lieu de vie. Mais quand on n’a pas de religion, difficile de trouver un endroit où se sociabiliser, surtout pendant l’hiver où les gens vivent beaucoup chez eux. Et quand on ne travaille pas, rencontrer de nouvelles personnes devient un vrai parcours du combattant! Mais à force de persévérance et d’acharnement, on finit par y arriver. Facebook et Instagram m’ont permis de rencontrer des personnes dans ma situation, des étrangères, des “spouses“. Le choc des cultures n’est pas toujours évident à appréhender mais on finit par s’y faire et par rencontrer de belles personnes.
La nourriture est un gros changement également! D’abord, je suis devenue végétarienne. Ne sachant pas trop comment était traitée la viande ici, et l’animal à fortiori, j’ai préféré m’abstenir. Pour l’instant, je tiens cette résolution de 2016 et ça ne me manque pas du tout. Il faut être honnête, je ne mangeais déjà pas beaucoup de viande ou de poisson avant, du coup ça ne me change pas trop. Ce qui a changé aussi, c’est que maintenant, nous prenons le temps de lire les étiquettes pour ne pas manger de “corn syrup” (c’est bon mais c’est gras et ça rend accro!). Il a fallu aussi qu’on prenne le temps de comprendre comment fonctionnent les supermarchés. Par exemple, ils n’y vendent pas d’alcool, pour ça, il faut aller dans un “liquor store“. Les rayons ne sont vraiment pas organisés comme en France, et là, on comprend vraiment l’utilité des pancartes en haut de chaque début d’allée. Pour qu’on puisse mieux s’y retrouver, ma belle-soeur m’a offert un petit livre bien pratique : le “Guide de survie alimentaire aux États-Unis” d’Estelle Tracy (qui a un super blog que je vous invite à découvrir). Si vous connaissez quelqu’un qui compte s’expatrier au pays des cow-boys, n’hésitez pas à lui offrir ce petit livre plein de bons conseils. On se sent beaucoup moins seul après l’avoir lu!
En ce qui concerne les sorties, ça a aussi changé. En France, on sortait beaucoup mais on allait rejoindre des amis la plupart du temps. Ici, on sort surtout à deux et c’est bien! On découvre de nouveaux bars et de nouvelles bières (surtout parce qu’on oublie comment s’appelait celle de la dernière fois!). Comme ça, quand on recevra des invités, on pourra les emmener dans les meilleurs endroits de la capitale.
Le petit truc auquel on ne pense pas toujours en premier mais qui a un impact énorme sur notre vie au quotidien : le décalage horaire. Pour passer un coup de fil en France, ou pour envoyer un mail, il faut toujours calculer les 6 heures de plus (ou de mois). Pour vous écrire sur le blog, il faut aussi que je calcule. Nous avons choisi avec Marie de publier nos articles vers 19h (heure française) ce qui fait du 13h pour moi. Ce n’est pas toujours pratique et des fois j’avoue que j’oublie de publier un article ou de le partager… (oui je suis vilaine).
L’argent change, forcément, ce n’est plus des euros qu’on manipule mais des dollars. Logique. Mais c’est surtout l’usage de l’argent qui a changé (pourtant, l’euro et le dollar sont quasiment équivalents). Avant, ça m’embêtait vraiment de payer un ticket de tram ou de métro à 1,70€ mais maintenant, je trouve ça normal de payer mon ticket de métro à 3,60$. J’avais aussi du mal à payer un horodateur (“80 cents pour une heure c’est du vol!”) et maintenant je paye 2$ sans me poser de questions. Par contre, il y a d’autres choses où l’on s’y retrouve davantage comme par exemple avec l’essence! Hier, on a fait le plein de la voiture avec 24$. Ok, c’est pas bien du tout pour la planète, mais promis, on fait quand même attention à continuer à prendre le métro et à marcher.
Ensuite, l’un des changements les plus radicaux c’est bien sûr la langue. Honnêtement, ce n’est pas aussi simple que ce que j’ai déjà vécu en Inde. Là bas, on s’en foutait de mon accent, rien qu’à me regarder on savait déjà que j’étais étrangère, on n’allait pas en plus me dire “Hé! Mais t’es pas du coin toi dis donc!”. Aux USA par contre, j’y ai droit plus ou moins à chaque fois. La réponse à laquelle j’ai eu le plus droit quand je lançais un “Hi!” plein d’envie et de sourire c’était “Wahou! J’adore ton accent!”… oui, vraiment rageant! Mais il faut voir le bon côté des choses, même si je serai toujours une étrangère dans ce nouveau pays, au moins tout le monde adore l’accent “frenchy“. Et puis, des fois, chez mon interlocuteur, j’observe un phénomène étrange quand je parle. Il plisse les yeux et tend une oreille vers moi de façon vraiment pas discrète. À ce moment là, tu sais que ton accent est plus fort que tout et que c’est surtout ça qu’entend ton interlocuteur.
La conduite devait être l’élément nouveau que j’appréhendais le plus et j’ai fini par m’y faire. Même si, décidément, c’est bien compliqué pour moi d’obtenir mon permis de conduire (on se plaint de l’administration française mais alors je peux vous dire qu’ici, ils ne sont pas non plus en reste). En attendant, j’ai encore le droit de conduire avec mon permis français mais plus pour très longtemps. Conduire une voiture à boîte automatique n’est pas aussi compliqué que ce que j’imaginais, en fait, c’est vraiment très simple. Revenir à une boîte manuelle, ça va me faire drôle! Ce qui est plus difficile à gérer par contre c’est la conduite des autres! Ils sont fous! Des tarés du volants! Ils doublent par la gauche, par la droite puis de nouveau par la gauche, c’est normal et ça ne dérange personne. Au bout d’un moment, ça ne surprend plus.
J’allais presque oublier de vous parler des unités de mesure! Non mais franchement, utiliser les yards, les pounds, les pouces, les pieds, les gallons et les fahrenheits! Non mais quelle idée! En plus, ma copine Kathleen, avec qui je couds, m’a dit qu’ils apprenaient nos centimètre, litres, kilos et celsius en primaire, mais qu’après, ils oubliaient tout! Alors, pour essayer de m’y faire, j’ai choisi l’aide de la technologie, et j’ai trouvé une super application, un convertisseur!
Ce qui n’a pas changé
Même si beaucoup de choses ont pas mal bougé ces derniers mois, il y en a d’autres qui ne changent pas. Par exemple, mon boulot. On me demande souvent “Bah! Et toi! Qu’est-ce que tu fais!?” Et bien je fais la même chose qu’avant. Bien sûr, avant, j’allais travailler physiquement sur des projets mais quand ce n’était pas le cas, je bossais depuis chez moi et ça, ça n’a pas changé. Je travaille à distance et que ça soit pour un projet qui se déroule à 200m ou à 7000 km c’est pareil. Je fais beaucoup de couture, ça non plus ça n’a pas changé… Aussi, je blogue. Ça n’est pas vraiment un travail, c’est sûr, mais écrire mon article quotidien fait vraiment partie de ma routine journalière.
Les chats, quant à eux, n’ont pas changé non plus! Ils se sont adaptés sans problème à la vie américaine, ils passent leurs journées à guetter les écureuils à la fenêtre et à chasser les insectes. Et puis, ils dorment (sauf au petit matin, où c’est beaucoup plus drôle de réveiller les humains que de dormir!).
On continue d’aller beaucoup au cinéma. Ça c’est vraiment plaisant! En France on avait la carte UGC illimitée pour deux, autant dire qu’on y passait pas mal de temps. Alors oui, c’est sûr, on y va plus autant qu’avant, mais le petit cinéma à côté de chez nous passe plein de films du moment, avec une séance sous-titrée en anglais par semaine, comme on n’est pas encore des caïds de la compréhension orale, surtout à cause des accents, cette séance est faite pour nous!
Ça ne fait que trois mois que nous sommes ici, c’est vrai. Mais beaucoup de choses ont déjà bien changé, il y a des choses qui nous manquent, les gens surtout (c’est le moment #coeuraveclesdoigts), mais partir loin de tout pour tout recommencer c’est aussi très salvateur. Peut-être que quand on en sera à 1 an sur place d’autres choses auront encore changé. Rendez-vous en décembre pour un petit état des lieux après une année au pays des Ribs au barbecue! Peut-être qu’à ce moment-là, voir des “guns shop” ça ne m’interpellera plus. Par contre, je sais que je continuerai à m’extasier devant les écureuils parce que ça, c’est quand même vraiment trop mignon!
Cela ne fait peut-être que trois mois, mais effectivement c’est toujours beaucoup de changements, bien entendu cela va s’atténuer avec le temps 🙂 C’est marrant de relire ce genre d’articles, cela me rappelle quelques souvenirs !
ah ah! un petit moment nostalgie cadeau!
Je referai le point en Décembre pour voir si tout ça a fini par se tasser!
Grosse difference, moi je suis arrivee en 2003 pendant les freedom fries et la reponse a l’accent francais n’etait pas du tout la meme 😉 heureusement que les choses ont changees!!
C’est vrai que c’est pas toujours agréable de se faire remarquer par son accent, mais les gens ici sont quand même très sympas dans l’ensemble alors je crois que je n’ai pas trop de quoi me plaindre!
Ne t’aclimate pas trop, je veux que vous rentriez un jour !
J’aime bien lire tes articles car je me sens moins loin de vous. Et en plus on ce tient informé de vos vie, et je découvres que tu vas bientôt manquer de protéine ;). Attention c’est important pour ton corps 🙂
En ce qui concerne les chats et les écureuils je suis complètement d’accord avec toi !!
Bises à vous deux et à bientôt je l’espère,
On va essayer de s’acclimater un peu plus quand même! Mais de toute façon c’est sur, on reviendra en France!
Une nouvelle vie à l’étranger c’est dur mais c’est aussi une expérience tellement chouette !
A part l’éloignement familial et potal (si c’est un vrai mot), l’alimentaire est peut-être ce qu’il y a de plus dur pour moi (enceinte par exemple je me déprime plus de ce que je ne peux pas manger que de ce que je ne peux pas boire…), surtout aux US où la qualité de la bouffe doit être un peu un calvaire à analyser (déjà pas facile en France) !
Pour la vie sociale, en 3 mois c’est encore normal de ne pas avoir un groupe de copains que tu vois très souvent ! Après l’effet pervers, c’est la communauté d’expat’ où tu finis par te retrouver avec un noyau d’amis français alors que t’es à l’autre bout du monde ! Mais j’imagine que ça dépend des régions et du contexte professionnel 🙂
En tout cas, bon courage et surtout profite bien !!!
À Washington il y a énormément de français, surtout à Bethesda (banlieue nord très chic). Mais je ne suis pas forcément une adepte des français à l’étranger, après c’est les personnes qui sont les plus accessibles à aborder. Et j’en rencontre quand même des très sympas, alors ne crachons pas dans la soupe!