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À toi ma fille, bon anniversaire.

Andréa va fêter son premier anniversaire demain et je me disais que c’était la bonne occasion pour écrire ici. Quand j’attendais Léon, il y a 4 ans, j’avais fait un article sur ma grossesse et un article à ses neuf mois. Mais pour Andréa, je n’avais encore rien écrit. Très honnêtement, je sais bien que ce genre d’article où on étale sa vie comme une bonne cuillère de confiture sur une tranche de pain, ça n’intéresse pas beaucoup de monde mais je m’en moque un peu et ce n’est pas pour ça que je l’écris. Je l’écris pour moi, comme pour garder un souvenir de ces moments que j’ai l’impression d’avoir gravés dans mes souvenirs pour toujours tout en me doutant qu’à la longue tout risque de s’effacer, de s’atténuer de s’estomper. En fait si j’écris, c’est surtout pour elle. Pour qu’un jour, si elle le souhaite, elle puisse lire tout ça.

Evidement, tout ça ne relève que de mon expérience personnelle, chaque grossesse, chaque parent, chaque situation sont différents. Je croyais que c’était l’arrivée d’un premier enfant qui chamboulait complètement une vie et peut-être que là mes souvenirs se sont estompés mais j’ai l’impression d’avoir été bien plus changée par cette seconde arrivée que par la première.

La grossesse

Je suis tombée enceinte tout de suite, du premier coup, quelle chance on a. C’était à Washington, quelques jours avant qu’on ne déménage à Boston. Je venais de vivre des moments d’extase totale dans mon travail et je me sentais épuisée mais plus épanouie que jamais. Triste aussi à l’idée de quitter Washington et tout ce(ux) qui allai(en)t avec. Et alors qu’on se préparait à cette nouvelle vie, aux bout de 10 jours, je savais déjà que j’étais enceinte et j’avais l’impression que tout le monde le voyait! FAUX! Le jour où on est arrivé dans notre nouveau chez nous, c’est là que j’ai eu la confirmation que bientôt un nouveau membre allait rejoindre notre famille.

La grossesse en soit s’est plutôt bien passée, comme la première avec tout ce qui peut arriver et dont on se serait bien passé: prise de poids, vergeture, impatiences dans les jambes, brulures d’estomac et les innombrables insomnies encore et encore. J’étais tellement préoccupée par ce défi un peu fou qui s’imposer à moi de devoir relancer mon business à Boston que finalement je n’ai pas vraiment été concentrée sur cette grossesse. L’arrivée à Boston a aussi été le moment où Léon n’allait plus passer tout son temps avec moi mais qu’il allait aller chez une nounou à plein temps ce qui allait m’offrir un bonne respiration de 8 mois rien qu’à moi pour me concentrer à fond sur mon activité avant l’arrivée du bébé. Tout à toujours été comme sur des roulettes pendant cette grossesse vraiment. Comme pour Léon, on n’avait pas envie de connaitre le sexe du bébé et on était très heureux de cette décision. Petit à petit, on préparait Léon à l’arrivée du bébé sans qu’il ne comprenne pas vraiment ce que ça pouvait signifier.

Plus les mois passaient et plus on se disait que ça allait être un garçon et on était assez content de ça et du coup, on a cherché que des prénoms de garçons… Un mardi matin dans ma 39ème semaine, j’ai eu peur, vraiment très peur. 12h que le bébé n’avait pas bougé et j’imaginais déjà le pire. Rien que de l’imaginer, j’étais déjà inconsolable. Heureusement, mes RDV avec mon médecin étaient les mardis. Je suis arrivée à l’hôpital très en avance pour vérifier que tout allait bien. Et après un monitoring et une écho tout allait bien, quel soulagement. Ensuite je me suis rendue à mon RDV de suivi où l’infirmière a gaffé en me disant “So she’s going to come soon!”… She! Non!!!! On ne voulait pas savoir. Pour Léon ça avait été exactement pareil, le médecin avait gaffé 3 jours avant sa naissance et ça allait de nouveau se passer exactement de la même façon avec le deuxième. Les jours qui ont suivi m’ont semblé durer une éternité: beaucoup, beaucoup de marche, beaucoup d’insomnies, des allers-retours à l’hopital pour des monitorings et cette peur grandissante de devoir accoucher seule puisque la nounou était en vacances et qu’on avait personne pour garder Léon. Le 29 août est arrivé, je me disais que 9 jours en avance ça aurait été bien, pile à temps pour notre anniversaire de mariage. Et non, pas de bébé.

L’accouchement

Et puis le vendredi 30, les contractions ont commencé et elles se sont enchainées jusqu’à ce qu’elle soit enfin là, le lendemain matin. 28 heures de contractions… Ces 28h sont très floues dans ma mémoire: j’ai eu très très mal bien plus que pour le premier, le chauffeur Uber qui avait peur que j’accouche dans sa voiture, les lumières des grattes-ciel, c’était la première fois que je voyais vraiment Boston de nuit, Marion qui est arrivée de France ce jour là, pile au bon moment pour que Quentin puisse être avec moi, il y a eu ce traitement à la pénicilline toute la nuit qui était limite plus douloureux que les contractions, l’attente, et une insomnie encore. Et puis à 9h15 après 3 poussées sur une seule contraction elle était finalement là. Après avoir (très bien) vécu une césarienne, vivre un accouchement par voie basse, ça a été le moment le plus fort de ma vie.

Il est finalement arrivé ce bébé, une fille! Mince, une fille! Mais on n’a pas de prénom de fille!!! Il nous aura fallu 24h pour lui trouver un prénom et pour qu’à la maternité on ne l’appelle plus “baby girl”. Et puis tellement bizarre d’appeler tout le monde pour dire “ça y est le bébé est là, c’est une fille… Mais on n’a pas de prénom!”. Elle est née le 31 août, s’il y avait un jour que je voulais éviter c’était celui-là. 4 ans plus tôt, mon grand-père André était décédé et le seul prénom de fille qui revenait depuis ma première grossesse c’était Andréa. Mais l’appeler Andréa le jour du décès d’André, je trouvais ça trop lourd pour un mini bébé qui n’avait rien demandé à personne. Au bout de 24 heures, on s’est dit que c’était la meilleure façon de boucler la boucle.

Une vie à 4

Et là ça a été le début d’une aventure qu’on avait essayé d’anticiper mais clairement on était loin de la réalité. Gérer les pleurs, l’allaitement, les nuits, les rythmes de chacun, les jalousies de ce Léon qui faisait grand mais qui n’était en fait qu’un grand bébé. Et ce moment incroyable où ils se sont rencontrés. J’entends encore sa voix de petit mec attendri “Mon petit coeur, ma petite soeur!”.

Je me suis accordée quelques jours pour “souffler”. Puis il a très vite été question de se remettre au boulot. Une semaine off pour Quentin et 10 jours pour moi. La réalité de la vie aux USA quand on est auto-entrepreneur. Plus les mois passaient plus je bossais, plus je m’occupais de mon bébé, délaissant malgré moi le grand, plus je prenais du poids, plus la fatigue s’accumulait et plus, étonnamment j’étais heureuse et épanouie. Andréa devait avoir 3 ou 4 mois quand j’ai réalisé à quel point j’étais heureuse et pleine d’énergie et de confiance dans l’avenir. Et j’ai du faire un constat assez difficile en réalisant qu’à la suite de ma première grossesse j’avais fait un dépression post-partum. Ça a vraiment été difficile à accepter.

Les semaines s’enchainaient à un rythme fou et j’étais en pilote automatique pour en finir avec cette saison de Noël qui est toujours la plus chargée pour moi. Tout ça avec ce petit bébé si souriant mais qui n’acceptait de faire des siestes dans l’écharpe de portage en marchant. À la fin ce qui me motivait c’était la perspective d’un break en janvier et février et un voyage en France en Mars-Avril. Finalement les choses ne se sont pas du tout passées comme prévu. J’ai continué à accepter tout ce qu’on me proposé en début d’année, en me disant qu’en France je serai obligée d’arrêter de bosser!

Le COVID19

Et le coronavirus est arrivé. Je ne vais pas m’étendre sur à quel point ça a été difficile. La pandémie, le confinement ça a été une épreuve pour tout le monde. Renoncer à ce voyage pour présenter ce nouveau bébé si adorable à nos proches, de voir les personnes qui avaient prévu de venir nous voir pour ce dernier été à Boston être obligées d’annuler leur voyage. Se dire que ce petit bébé allait souffler sa première bougie sans avoir rencontrer 90% de sa famille, (heureusement que mes parents et l’un de mes frères ont eu le temps de venir avant que le Covid19 ne chamboule tout).

Et même si ça a été les 4 mois les plus intenses, épuisants et difficiles de nos vies à tous les quatre. Ce confinement a aussi été une vraie chance. Avec son grand frère et son papa on a pu assister à chaque victoire, chaque rire, chaque bouchée (vive la DME), chaque poussée dentaire (joie!) et ça, ça a été une vraie chance. Voir la vie de la fratrie commencer, les voir apprendre à jouer ensemble, à communiquer. Elle aura été difficile cette année, mais finalement, je n’aurai pas voulu la vivre autrement.

Un mot pour toi, ma fille

Je me souviens du premier jour où je t’ai dit “je t’aime”, tu avais 3 mois (ça parait si long 3 mois…), la journée avait été particulièrement difficile. Tu pleurais beaucoup, ce qui n’était pas si courant, j’étais épuisée, et je pleurais avec toi, de ne rien pouvoir faire pour t’apaiser et à ce moment là, ça m’a cueilli sans que je m’y attende. Jusqu’à aujourd’hui, c’est le moment que je préfère de notre relation. Tout le monde a tellement hate de te rencontrer parce qu’ils savent déjà à quel point tu es spéciale. Tu es une petite fille très drôle, tu as du caractère et tu ne te laisses pas faire. Tu adores ton grand frère qui te le rend si bien. Tu es très maline et très très gourmande, ça, ça doit venir de moi. Tu ressembles beaucoup à ton papa et j’adore ça chez toi. Tu as changé ma vie et je crois que je ne mesure pas encore à quel point. Joyeux anniversaire ma poupette.

One thought on “À toi ma fille, bon anniversaire.

  1. Quelle belle déclaration d’amour à ta fille !! Tu avais raison de nous dire de préparer les mouchoirs … joyeux anniversaire Andrea plein de bonheur pour cette année de plus !!!
    Bisous d’une Berruyère !

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