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Et si on parlait de l’accouchement aux USA

Aujourd’hui bébé Léon fête son premier moiniversaire. Déjà un mois…! J’ai un peu de mal à réaliser, on entend tous les parents dire qu’avec un enfant le temps passe encore plus vite, maintenant je comprends mieux ! Lorsque je vous ai fait mon retour d’impressions sur ma grossesse, on m’a demandé comment ça se passait concrètement une grossesse aux USA. Je me suis dit qu’après ce premier mois passé à trois, c’était peut-être le moment de vous parler un peu plus de cet aspect.

Avant qu’on vienne s’installer aux USA, j’avais pas mal traîné sur les forums pour me faire une idée du prix d’un accouchement chez l’Oncle Sam. Après une longue investigation, je n’avais trouvé aucune réponse. Et c’est effectivement parce que ce n’est pas vraiment possible de donner un chiffre, tout dépend de votre assurance. Sans couverture santé, je dirais qu’un accouchement coûte entre $6 000 et $15 000 suivant les prestations, si vous avez un accouchement par voie basse ou une césarienne. Je ne pense pas que ça soit plus cher qu’en France, c’est juste qu’ici, on est informé du prix des actes médicaux alors qu’en France ce n’est pas le cas. Forcément, en comparaison, un accouchement aux USA coûte les yeux de la tête ! Pour vous donner une petite idée, après ma première batterie de tests sanguins et de la première échographie, on a reçu une facture (qui était donc entièrement couverte par notre assurance) de plus de $2 000. On a cru pendant quelques minutes qu’on allait devoir payer, je ne vous raconte pas l’ascenseur émotionnel ! Pour le moment on n’a rien eu à payer à part un surplus de 30$ par échographie (donc deux fois) et $30 de frais de dossier chez l’obstétricien. Autant dire qu’on n’a rien eu à payer de notre poche !

bébé Léon
bébé Léon

Il m’est difficile de comparer une grossesse en France vs. une grossesse aux USA puisque c’est ma première, je pourrai vous en dire plus dans quelques années quand je serai confrontée à la seconde. En attendant, je peux quand même vous raconter comment ça s’est passé ici. Nous sommes allés acheter un test de grossesse dans notre supermarché (à côté du rayon confiserie, il y a le rayon pharmacie, vraiment bizarre!) et j’ai appris que j’étais enceinte le 22 mars, jour des attentats de Bruxelles, ce qui a amené une lueur de vie et d’espoir dans cette sombre journée. Je ne vous cacherai pas que ça a été un peu compliqué à appréhender ce cocktail d’émotions. Quelques jours plus tard, j’ai appelé le service de santé de l’Université qui embauche Quentin et par qui passe notre couverture santé, pour savoir quelle était l’étape suivante. Déjà qu’en France, je n’aurais pas trop su quoi faire après avoir fait un test de grossesse alors aux Etats-Unis encore moins ! La secrétaire m’a donné une liste de médecin couvert par l’assurance et elle m’a dit de prendre rendez-vous avec l’un d’eux pour soit m’accompagner à mener à bien cette grossesse, soit pour l’interrompre. Dans un pays où le droit à l’avortement perd sans cesse du terrain et est constamment remis en question, j’ai été soulagée de voir qu’on laissait encore le choix aux femmes, même si dans mon cas, la question ne se posait pas. Il y a au moins deux éléments qui sont différents entre la France et les USA. Le premier c’est qu’en France, lorsqu’une femme enceinte n’est pas immunisée contre la toxoplasmose elle doit être testée tous les mois pour être sûre qu’elle ne la contracte pas durant la grossesse. Aux USA, ce test n’est fait qu’une seule fois au tout début. La seconde différence c’est le test pour dépister le diabète gestationnel. En France, le test se déroule de la façon suivante : une prise de sang à jeun, puis on boit un truc pas bon avec un taux de glucose élevé, puis on refait une prise de sang deux heures plus tard. Aux Etats-Unis c’est un peu différent. On se rend au labo à jeun mais ce n’est pas vraiment obligé, on boit un truc tout aussi pas bon et plein de sucre et on fait une prise de sang une heure plus tard. Si ce test n’est pas concluant, il faut alors passé un deuxième test. Cette fois, il y a une première prise de sang à jeun, puis il faut boire une double dose de ce truc toujours pas bon, puis s’en suivent trois prises de sang, une toutes les heures pour voir l’évolution du taux de glycémie dans le sang. Les piqures ne me dérangent pas, donc pour les deux premières tout s’est très bien passé, par contre pour les deux suivantes, ça n’a vraiment pas été agréable puisque l’infirmière a dû repiquer là où elle avait déjà piqué… Que du bonheur ! Et imaginez tout ça par une belle journée estivale avec un soleil de plomb et un air doux à 35°C dès 8h du matin !

Je n’ai pas pris de cours de préparation à l’accouchement parce qu’ils n’étaient pas remboursés par l’assurance et à raison de 120$ par cours, vous comprendrez bien que j’ai préféré aller faire un tour en Californie !

Dans les faits un peu étranges qui me sont arrivés ici, il y a cette question permanente que posent les passants dans la rue “C’est un garçon ou une fille ?” sans même dire bonjour avant. Cette réaction spontanée des gens que j’ai croisés, surtout les 3 derniers mois, était vraiment étrange. Mais le plus bizarre, c’était leur réaction quand je leur disais qu’on ne savait pas. À ce moment là, ils penchaient la tête sur le côté en disant “C’est très courageux.” Je ne vois pas très bien ce qu’il y a de courageux là dedans mais bon !

J’ai vraiment eu de la chance dans le déroulement de ma grossesse puisque je n’ai eu à subir aucune complication. Je ne peux donc pas dire grand chose quand à la prise en charge d’urgence. Mais en ce qui concerne le suivi, je me dis que, comme en France, ça dépend énormément de l’obstétricien. Le mien était adorable, donc là encore, j’ai eu de la chance ! Tout le personnel médical à qui on a eu à faire durant cette grossesse a su garder le secret sur le sexe du bébé. Enfin… presque tous : le jeudi juste avant mon accouchement, mon médecin rentre dans la salle d’examen et me lance dans un français très approximatif “Alors comment il va ce petit monsieur ?!” J’ai fait comme si de rien et en voyant ma tête il s’est empressé de rajouter “Enfin, je dis ça mais on n’en sait rien !” (…Rattrape-toi comme tu peux !). Comme dans ma tête, je m’étais dit que je saurais le sexe du bébé quand je le verrai ça n’avait pas vraiment d’importance et puis je crois aussi que je le savais un peu.

Bienvenue à la maternité !
Bienvenue à la maternité !

Quatre jours après cette visite, vers 2h du matin les contractions ont commencé, enfin c’est ce que je me disais mais difficile d’être sure à 100% quand c’est le premier ! Vers 4h30, je suis allée prendre une douche histoire de me détendre un peu et de calmer la douleur, et là, dans la salle de bain, j’ai vu débarquer un zombie à peine réveillé à qui j’ai dit “Je crois qu’il faut qu’on aille à la maternité” et là d’un coup comme ça, il s’est réveillé ! J’ai eu la chance d’avoir une sage femme adorable, Pauline originaire d’Haïti, qui a contribué à nous faire passer une journée incroyable. D’ailleurs, que ce soit avant ou après l’accouchement, le personnel de l’hôpital a été en tout point parfait. Toutes les infirmières qui se sont succédées ont été formidables et c’est un vrai métier de passionnées qui mérite bien plus d’estime, de respect et de gratitude que ce qu’elles ont.

Après huit heures de contractions, dont seulement trois sans péridurale (la pose de la péridurale a été le moment le plus pénible et douloureux de la journée), le médecin a fini par nous proposer une césarienne. Même si on avait envisagé cette possibilité, d’un coup on était un peu perdus. Mais on a tellement bien été conseillés et accompagnés qu’on a choisi l’option bloc opératoire au lieu d’attendre encore que le travail progresse avec la possibilité que ça mette en danger la vie du bébé. On m’a emmené dans la salle d’opération. On m’a mis des serviettes chaudes sur les bras pour que j’arrête de trembler. On m’a demandé si la musique me plaisait. L’obstétricien, qui se trouvait être le fils de celui qui m’avait suivi toute ma grossesse, est venu me voir en me disant “Ça va ? Pas stressée ? Non ? Bon, je vais aller chercher le papa parce que lui c’est pas vraiment ça !” Et là, j’ai vu débarquer un Schtroumpf en tenue de bloc qui se rongeait les ongles. Il est venu tout penaud s’assoir à côté de ma tête. On a attendu quelques minutes, cachés derrière le champs opératoire, et d’un coup, comme ça, on l’a entendu, son premier cri, qui a été suivi de la voix de Pauline annonçant “‘tit garçon, ‘tit garçon !”. J’ai fermé les yeux, et j’ai pleuré.

Beaucoup de femmes racontent que leur accouchement a été horrible parce qu’elles ont eu une césarienne. Elles disent qu’elles ont le sentiment de n’avoir subi qu’une opération comme une autre, qu’on leur a volé leur accouchement. Pour celles qui auraient peur d’avoir ce sentiment, je peux vous dire que de mon côté, j’ai eu un vrai accouchement, même si c’était une césarienne. On était tous les deux pour vivre ce moment complètement fou d’amour et entendre ce premier cri a été le moment le plus fort de ma vie. Je ne regrette absolument pas de ne pas avoir pu accoucher par voie basse surtout parce que de toute façon il aurait fallu faire une césarienne puisque bébé Léon avait fait un noeud de cravate avec son cordon. Rendez-vous service, préparez-vous à cette éventualité, dites-vous que la césarienne est toujours possible ça vous évitera peut-être d’être déçue.

3 thoughts on “Et si on parlait de l’accouchement aux USA

  1. J’ai accouché par césarienne en novembre 2015. Malheureusement en France très peu d’hôpitaux acceptent les papas dans le bloc opératoire. Je pense que cela devrait changer. Se retrouver seul pour vivre ce magnifique moment est très difficile.

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