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le prix de la mode pour l’environnement

Entre coton et fast fashion

Cette semaine va être placée sous le signe de l’écologie et du respect de l’environnement. Ne partez pas en courant ! Ça va vous intéresser !

Mes proches le savent, c’est relou, j’en parle tout le temps ! Je ne suis pas une caricature de la nana écolo qui va résister dans la boue à Notre-Dame-des-Landes, du moins j’espère. Mais c’est vrai, c’est une question qui est toujours en suspend dans un coin de ma tête. J’espère que je ne vais pas être trop moralisatrice, parce que je trouve qu’il n’y a rien de moins convaincant. Mais aussi parce que ces articles qui s’annoncent cette semaine n’engagent que moi et que ce sont des sujets qui me paraissent si important. Tous les thèmes que je vais aborder sont un peu sensibles et il est facile de se piéger soit même dans un raisonnement. J’espère rester le plus clair possible et je le dis tout de suite : on n’est jamais à une contradiction près !

Semaine spéciale environnement

Pas de lundi couture donc pour aujourd’hui, mais on va quand même rester dans la question du textile. Il y a quelques semaines, au journal de France2 (parce que oui même en vivant sur un autre continent, je regarde le JT) il y avait un document sur la culture du coton en Inde et des ravages engendrés sur la population. Un père, travaillant au champ avec son fils de 7 ans, expliquait que ce dernier était atteint d’une maladie incurable du foie dû à l’utilisation de pesticides nécessaires à la culture du coton. Il expliquait également qu’à part une greffe qu’il ne pouvait pas payer, rien ne pourrait sauver son fils. Il s’était résigné à attendre que ce petit garçon meure.

toujours plus de t-shirts
toujours plus de t-shirts

Alors, c’est vrai, c’est une histoire bien choisie qui fait pleurer dans les chaumières. Mais ce n’est un secret pour personne : l’industrie du prêt-à-porter est un fléau pour l’écologie et surtout pour les humains. Moi la première, je suis bien contente de pouvoir trouver des t-shirts à 5€ chez H&M. Mais si la loi interdit la vente à perte, ça veut dire que l’entreprise gagne forcément de l’argent avec ce produit. Il se trouve que lorsque je veux me coudre un t-shirt, je vais acheter mon tissu et je vois le prix qu’il coûte. J’en ai pour bien plus de 5€. Avec ce prix dérisoire, l’entreprise fait des bénéfices, paie l’acheminement du produit, toutes les taxes, le coup de la matière première et rémunère l’ouvrier qui l’a confectionné. Mais cet ouvrier combien est-il payé par t-shirt cousu ? Rien ou en tout cas pas suffisamment pour que ça ressemble même de très loin à un salaire.

Comme je le disais, oui il m’arrive d’acheter ces produits comme tout le monde. Alors oui, moi aussi je participe à cet esclavagisme des temps modernes. Je ne suis pas sûre qu’il y ait une solution miracle. Et tout ce que je viens d’énoncer n’est qu’un enchainement de portes ouvertes. Mais ça ne peut pas faire de mal de le rappeler.

Payer le prix juste

Nous ne sommes plus habitués à payer pour avoir de la qualité. Nous ne sommes plus habitués à payer pour le coût réel du travail effectué. En tant que « personne qui fait des trucs et qui les vend » j’ai un mal fou à fixer mes prix. J’essaie de choisir au maximum des matières produites localement ou du moins pas trop loin, j’essaie de choisir la meilleure qualité possible avec les moyens qui sont les miens. Tout ceci à un coût.

Si je voulais mettre un prix juste sur mes produits, prix qui comprendrait le temps de production, le coût des matières premières, les taxes et autres frais, mes produits seraient tellement chers que personne ne les achèterait. Non pas parce que mon travail (comme celui de tous ceux qui font des choses de leurs mains) ne le vaut pas. Si je voulais mettre un prix juste, mes produits ne seraient pas achetés. Parce qu’on est habitué à payer le moins possible, mais en espérant la meilleure des qualités. Alors je me paie moins, c’est le seul élément sur lequel je peux jouer.

Il ne s’agit que de mon petit exemple, à ma petite échelle, mais je trouve qu’en l’extrapolant, il commence à esquisser les problèmes réels qui se trame sous une étiquette « made in Bangladesh » ou « made in Vietnam » et qu’on ne veut pas voir.

La couture, une solution ?

Alors la solution pourrait être de faire ses propres vêtements, c’est un peu ce que je fais. Du coup je pourrai me dire que je lutte à ma façon contre cette industrie. Eh bien non, je continue à participer à ce système dévastateur. La fabrication de vêtement est un fléau, mais la production du coton en est un autre qui détruit des vies et la planète. Pour parler un peu chiffres, je vous renvoie à ce lien. Je vous en donne juste un au passage : « pour pousser, le coton a besoin de 5 620 litres par kilo » là où il n’en faut que 25 pour produire 1L de bière ! Et si vous cherchez d’autres points de comparaison, allez ici.

Lutter contre la mode du « fast-fashion »

Juste pour être sure qu’on parle de la même chose, mettons quelques mots sur le terme de « fast-fashion ». C’est assez simple, c’est un peu la même idée que le « fast-food ». L’un est rapide à produire et à manger sans trop se soucier des répercutions si ce n’est les répercutions financières. L’autre, c’est la même chose sauf qu’il n’y a rien à manger mais à porter sur soit. Si vous voulez en lire plus à ce sujet, voici un article.

Alors pour lutter contre le phénomène du « fast fashion », il y a quand même quelques idées. Si vous faites vos propres vêtements : acheter du coton équitable, ou à défaut du coton produit localement. Aux USA c’est plutôt simple puisque 40% de la production mondiale de coton est faite ici. Si vous n’êtes pas fan de la machine à coudre, vous pouvez également opter pour de la location de vêtements (pièces actuelles ou des saisons précédentes), acheter des pièces d’occasion dans les friperies ou les vide-dressing. Acceptez de ne pas être à la dernière mode, de ne pas suivre la dernière tendance. Et si vous ne voulez plus de vos vieux vêtements, il y a sûrement beaucoup de gens que ça pourrait intéresser, alors n’hésitez pas à en faire don dans un point de collecte ou auprès d’une association.

Pour conclure

Toute cette réflexion me donne des frissons. Si j’ai fait le choix d’écrire à ce sujet, c’est d’abord pour moi, pour mettre au clair mes idées. Je me dis que je ne dois pas être la seule à avoir ce genre de préoccupation. Et encore une fois, tout ceci n’engage que moi.

Même si je trouve ce mode de consommation bien triste et offrant un piètre reflet de notre monde, je reste optimiste. Et j’aime à croire qu’on se soucie de plus en plus de nos semblables et du monde qui nous entoure. Je me dis que les gens sont de plus en plus sensibles à un mode de consommation respectueux du fabricant, de l’artisan et de l’agriculteur. Je me dis qu’on a de plus en plus tendance à privilégier le circuit court. Peut-être que je me berce d’illusions, mais ce n’est pas grave.

Et vous ? Est-ce que vous avez des astuces pour vous habiller de façon plus respectueuse ?


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5 thoughts on “le prix de la mode pour l’environnement

  1. C’est bon signe de voir autant de blogueurs/blogueuses réagir sur ce sujet. J’ose espérer que ça ouvre la voix à un peu de changement… Consommer moins, davantage d’occasion, faire durer ses vêtements, économiser parfois pour un beau produit plutôt que plusieurs autres si on peut se le permettre. Aucune solution miracle (j’ai d’ailleurs déjà traité sur mon blog des limites que je vois à ce type d’engagement), mais comme on dit, c’est déjà ça !

    1. C’est vrai c’est déjà ça. C’est un peu difficile de savoir quoi faire et on serait tenté de se dire “au point où on en est…” mais non, chaque petit pas compte !

  2. Et oui vaste problème , aujourd’hui nous n’avons pas de solutions miracles mais il est déjà bien de pouvoir en parler et diffuser le message ! J’ai eu la chance il y quelques semaines de participer à un atelier d’Amandine Cha des Trouvailles d’Amandine , c’est une fabricante française de tissu GOTs, elle nous a présenté une classification des tissus qui est en train d’être élaborée sur le même principe que celle des l’électroménager (A,B,C,D,E) . Quand ce projet verra le jour cela sera un moyen de savoir ce que l’on achète et d’alerter les consommateurs. Mais globalement son discours fait froid dans le dos et on repart avec l’envie de brûler son dressing en rentrant à la maison , cela m’a d’ailleurs énormément freiné dans mes projets car je ne sais plus très bien comment m’y prendre pour consilier créativité et éthique . Cela va revenir mais c’est un sujet très sensible . Voilà pour ma contribution et encore un fois merci de mettre le sujet sur le tapis

    1. Merci Charlotte pour ton message. Une classification est une très bonne idée, j’espère que ça arrivera vite sur le marché. En attendant choisir un tissu par sa provenance peu être un bon point de départ. Ça n’est pas la recette miracle mais c’est déjà un choix plus responsable.

  3. C’est effrayant, mais c’est aussi bien de voir qu’on se pose tous de plus en plus de questions ! J’essaie aussi petit à petit de mieux maitriser ma consommation, d privilégier la seconde main, le recyclage de vêtements, la couture (et la qualité/origine des tissus) … Parfois c’est dur de trouver ce qu’on veut, et d’autres fois les habitudes ont la vie dure, mais ça viendra progressivement !!!

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