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Biennale de Lyon

Allez, reprenons vie, reprenons espoir, et pour cela, rien de plus important que l’art et la culture, en tout cas moi j’en suis convaincue. J’avais pris le temps de vous parler de mon week-end à Lyon et du musée merveilleux des miniatures et des décors de cinéma. Mais cette merveilleuse ville possède bien des trésors dont je ne vous ai pas encore parlés comme le musée des Confluences par exemple (ce sera pour bientôt). Aujourd’hui je vais faire du 3 en 1, rien que ça!

Katja Novitskova
Katja Novitskova

Nous avons eu la chance de venir en visite à Lyon sans savoir que la 13e biennale d’art contemporain était déjà en marche! J’aime les surprises! La biennale se déroule dans trois lieux principaux : le musée d’art contemporain de Lyon, à la Sucrière et dans la Salle 15 du musée des Confluences. Il y a également une installation à voir au parc de la Tête d’or et une projection de film à l’institut Lumière. Soixante artistes venant de trente pays nous offrent une nouvelle vision du monde moderne « tour à tour passionnée, inquiétante, solidaire et poétique : 60 manières d’écrire le monde qui nous entoure et d’en dessiner un paysage inattendu. La vie moderne (nom donné à cette nouvelle édition de cette biennale XXL) est un dialogue inédit entre le présent que nous partageons et la réalité que nous imaginons autre » (passage tiré du livret de l’exposition). Je ne suis pas une grande fan des biennales parce qu’on y comprend pas souvent grand chose. Je me dis ça alors que je sors de huit années d’études d’art… Et je sais que malheureusement je ne suis pas la seule dans ce cas. Mais cette fois-ci, même si je n’ai pas tout aimé (ce n’est pas une question de goût) et si je n’ai pas été touchée par toutes les oeuvres présentées (mais plutôt une question de sensibilité) il y a quand même un certain nombre d’oeuvres sur lesquelles j’aimerais vous dire quelques mots.

La salle 15 

Je ne vais pas vous parler de la salle 15 du musée des Confluences, parce que je n’ai pas vraiment pris le temps de m’arrêter dans cette salle spécifiquement vu la profusion d’expositions dont regorge ce musée. Je vous dirai seulement que cette oeuvre, une projection vidéo de Yuan Goang-Ming, intitulée “Before memory” est plus que déconseillée aux personnes épileptiques! Au moment où je suis rentrée dans cette sombre salle avec ces écrans géants, ils se sont mis à crépiter en réponse à un bourdonnement assourdissant. Dommage, j’étais physiquement incapable d’y rester.

(Je vous livre quand même la description de l’oeuvre que vous pouvez sur le site de la biennale : “Filmée par quatre caméras placées en croix et projetée sur quatre écrans encerclant le spectateur, l’installation Before Memory de Yuan Goang-Ming alterne les plans larges et serrés, les vues aériennes et les plongées sous-marines grâce à un montage à la fois subtil, précis et redoutable. Pionnier de l’art vidéo, Yuan Goang-Ming manipule les images pour décrire l’inconstance souvent tragique de l’expérience humaine dans un monde saturé de technologie. Ici, l’artiste s’inspire d’une résidence abandonnée de Taipei pour exprimer le contraste saisissant entre les nouveaux édifices en cours de construction de la ville et l’état de désolation des ruines abandonnées d’une mine de cuivre, sombre souvenir de la colonisation de Taïwan par le Japon au cours de la première moitié du XXesiècle. Ponctuée de flashes lumineux et de brefs moments d’obscurité totale, l’oeuvre de Yuan Goang-Ming combine, selon les mots de l’artiste, des « mémoires impossibles » visant à « faire le lien entre passé et présent ».”)

Le MAC Lyon

MAC Lyon
MAC Lyon

Passons directement au musée d’art contemporain ou MAC Lyon pour les intimes! Ce lieu renferme une bonne moitié des oeuvres présentées pour cet évènement, sur trois niveaux. Il y a d’abord l’oeuvre de Cyprien Gaillard « Nightlife » qui m’a littéralement coupée les jambes. Au bout d’un long couloir, après avoir mis sur mon nez les lunettes 3D que le gardien m’a confiées, je suis arrivée dans une salle dont le mur du fond servait d’écran. Au moment où je suis entrée, nous nous trouvions au coeur d’un feu d’artifice en 3D, impressionnant de poésie.

La technique 3D utilisée par l’artiste transforme le film en un objet quasisculptural tandis que la bande-son, créée à partir des samples de deux versions de la même chanson d’Alton Ellis, mêle le célèbre I was born a loser, tiré de la version Blackman’s World de 1969, et celle de la version de 1971, Black Man’s Pride, dont le refrain était entre-temps devenu I was born a winner.

L’installation ” Turtle, Lion, Bear” de He Xiangyu vaut également largement le détour. Dans une grande salle sombre des portraits aux mouvements lents s’enchainent, des bâillements à perte de vue, nous font face, nous entourent, se répondent et se réfléchissent les uns dans les autres. Ici, l’artiste

documente les bâillements de vingt et un adultes, dont l’artiste lui-même, et de trois animaux, filmés selon la technique de la photographie à très haute vitesse. Communément associé à la fatigue, à la pression, à l’ennui ou même à la faim, le bâillement peut être déclenché par le bâillement des autres et il est donc considéré comme « contagieux »… Ici, ce sont des échanges positifs qu’He Xiangyu cherche à provoquer, à partir d’images montrant un ensemble d’émotions supposément négatives.

La Sucrière

Notre ticket nous donnait également accès au site de la Sucrière, ça aurait été trop bête de manquer cette belle occasion de prolonger cette journée artistique! La sucrière est un bâtiment un peu perdu pas très loin du musée des Confluences. C’est une ancienne usine reconvertie aujourd’hui en un très grand lieu d’exposition. J’ai été, de façon plus générale, plus touchée par les oeuvres présentées ici. Que ce soit avec l’installation de Hague Yang qui vient rythmer la visite un peu guidée d’une exposition silencieuse, une batterie sur laquelle tombe des graviers et qui surprend tous les visiteurs dans un tempo régulier, ou celle de Otobong Nkanga, dans une salle circulaire où le silence et l’apaisement se font au milieu de ces sphères lourdes posées au sol et diffusant des monologues avec la voix de l’artiste :

Ici, telles des planètes, les boules sont une sorte de raccourci des différents usages et valeurs culturelles que nous associons aux ressources naturelles. Trois boules diffusent chacune un monologue, créant une mélopée qui rebondit dans l’espace et crée de facto une sorte de dialogue“.

J’ai également été happée par le travail de Tatiana Trouvé, qui grâce à une profusion de dessin nous plonge dans un univers singulier.

Otobong Nkanga
Otobong Nkanga

L’oeuvre évolutive de Michel Blazy, m’a quand à elle posée question, le principe me séduit mais je ne comprends pas la forme qu’il lui a donné. Il a troqué ses écorces d’orange contre des boules de cotons recouvertes de plâtre et collées au mur le tout en forme de tennis géantes qui s’imbibent petit à petit d’eau colorée. De l’exploitation du vivant et de l’observation de la décomposition il est passé à une observation de ce qui est en devenir, en laissant l’expérience se faire. Je n’ai pas du tout adhéré à cette fascination pour les baskets! Cet objet manufacturé qu’il laisse “pousser” dans sa seconde oeuvre va à l’encontre du culte de l’objet d’art fini et inaltérable.

Michel Blazy
Michel Blazy

Magdi Mostafa nous offre une vue imprenable sur Le Caire, aérienne et de nuit.

Les liens entre l’espace (privé, public, rêvé ou réel) et le son (qui vient nous rappeler l’expérience du passésont au fondement de son œuvre. En associant l’un et l’autre, il tente patiemment de cartographier les effets du global sur les traditions locales, particulièrement les expériences subjectives et les partages sociaux.”

N’hésitez donc pas à aller faire un tour dans les différents lieux de la 13ème biennale d’art contemporain de Lyon que ce soit ceux dont je vous ai parlés ici ou les autres qui se trouvent à proximité de Lyon, jusqu’au 3 Janvier 2016. Que vous y soyez sensibles ou non, que ça vous plaise, que ça vous émeuve ou que ça vous énerve c’est déjà des questions que vous vous poserez sur « la vie moderne » qui vous entoure.

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