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Il va falloir beaucoup, beaucoup, beaucoup d’amour

Vendredi soir, j’étais dans un resto strasbourgeois, un bon alsacien avec de la bonne choucroute. Je reçois un appel d’un numéro que je ne connais pas : “Allo? Elise? J’appelle tous ceux qui sont susceptibles d’être à Paris, il y a des attaques en ce moment.” Il s’était finalement trompé d’Elise et je ne le connaissais pas, mais c’est comme ça que j’ai compris qu’il était en train de se passer quelque chose. Comme vous tous je pense, j’ai cherché à joindre tous ceux que je connaissais qui aurait pu être là-bas. Par chance, tout le monde va bien.

Je ne sais pas trop pourquoi je vous raconte ça. Ça fait trois jours maintenant que je me dis que j’ai envie de faire quelque chose contre tout ça. Un besoin d’agir sans savoir comment. Ne rien dire c’est encourager cette gangrène qu’est la terreur. J’ai vu fleurir les drapeaux bleu/blanc/rouge sur mon mur Facebook. Je ne comprenais pas vraiment au début. On a tous besoin de se rassembler, de faire quelque chose pour soutenir toutes les victimes de ces atrocités. Je comprends qu’on se regroupe derrière notre étendard, ceci dit, j’ai plus mal à mon humanité qu’à ma France (quoique…). Plutôt que de chanter la Marseillaise (il faudrait vraiment qu’on trouve un nouvel hymne national, face à la barbarie on ne peut pas chanter “Qu’un sang impur / Abreuve nos sillons”), j’ai mis une robe et du maquillage, j’ai retrouvé des amis et nous avons fait ce que nous savons faire de mieux : boire, manger, faire la fête, parler de cul, se dire qu’on était triste, rigoler. J’ai croisé une amie dans la rue et je lui ai dit d’aller au théâtre voir cette pièce dont je vous ai parlée, parce qu’aller voir un spectacle ne devrait pas être quelque chose de dangereux. Se divertir, aller boire un verre, dessiner deviennent des actes politiques alors faites-les sans modération!

J’étais également partagée en regardant les témoignages de soutien à travers le monde. Tous ces monuments si emblématiques du monde occidental se teinter de bleu, de blanc et de rouge, alors que personne ne pleurait les morts que font l’obscurantisme et la haine chaque jour à travers le monde, comme à Beyrouth pas plus tard que jeudi. Je suis en colère contre ce décalage et émue par le soutien du monde, je ne savais pas trop sur quel pied danser. Si vous êtes comme moi, je vous conseille cet article de Rue89 qui donne déjà quelques éléments de réflexion.

“Je continuerai à croire, même si tout le monde perd espoir. Je continuerai à aimer, même si les autres distillent la haine. Je continuerai à construire même si les autres détruisent. Je continuerai à parler de paix, même au milieu d’une guerre. Je continuerai à illuminer, même au milieu de l’obscurité. Je continuerai à semer, même si les autres piétinent la récolte. Et je continuerai à crier, même si les autres se taisent. Et je dessinerai des sourires sur des visages en larme. Et j’apporterai le soulagement, quand on verra la douleur. Et j’offrirai des motifs de joie là où il n’y a que tristesse. J’inviterai à marcher celui qui a décidé de s’arrêter… Et je tendrai les bras à ceux qui se sentent épuisés.” L’Abbé Pierre

Je vous mets quelques liens qui m’ont donnés du courage ces derniers jours : les photos et les récits de vies de tous ceux qui ont péri vendredi, ça m’a aidé de donner un visage à ceux à qui je pensais, la compilation de ce qui s’est fait de mieux ce week-end pour continuer à croire en l’humanité, cette lettre ouverte du mari d’une victime, toutes ces photos du Bataclan pour qu’on n’oublie pas que c’est un lieu où il s’est passé de belles choses, les tweets drôles du week-end et John bien sur pour y croire encore plus.

Le plus important dans toute cette horrible tragédie c’est la vie, qu’elle dure, qu’elle soit insolente de joie! ÉCLABOUSSEZ-LE MONDE! Donnez-vous de l’amour, toujours plus d’amour et n’ayez pas peur.

Tremblez!
Tremblez!

2 thoughts on “Il va falloir beaucoup, beaucoup, beaucoup d’amour

  1. Même ressenti que toi. Je suis horrifiée de ce qui se passe sous nos fenêtres, mais le suis tout autant ar ce qu’il se passe au liban, et dans tous les autres pays victimes de ces violences.

    Je me suis refusée à partager le #prayforparis (ou en l’ajoutant à #prayforall et #prayforbeirut), ou toutes ces illustrations uniquement pour Paris.

    J’ai cédé à la photo de profil beu blanc rouge parce que cette solidarité, je la chéris, c’est beau. Mais quand j’allume une bougie, ce n’est pas “que” pour nos 129 morts et leurs proches, c’est pour tous.

    Bien sûr, je continue de trinquer à un monde meilleur !

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